Rêve d'Ether (Le) : Chapitre 6
- Zarathoustra
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- Mr. Petch
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Et je vais commencer par ne pas être très constructif mais quand même : l'orthographe fait mal aux yeux. Certes, quand je relis mes textes je me rends aussi compte qu'il y a plein de fautes. Mais on les remarque toujours mieux chez les autres que chez soi...
Je me rappelle de tes questions directes et du coup je vais commencer par y répondre, partie par partie. Dans le fond, ce sont des questions importantes.
Prologue :
Le style du préambule n'est pas un frein, au contraire. Je l'ai assimilé aux "compères" des tragédies anciennes qui apportent un contrepoint comique. Donc pour moi, ça se tient. En fait, le problème des deux préambules est surtout qu'ils n'expliquent pas assez. L'allusion aux grands prêtres, aux Anciens, aux Géants, est par trop confuse, on ne voit pas bien qui est qui et pourquoi tu as rajouté une couche d'ancien par-dessus un monde dans un monde dans un monde. J'imagine qu'il y a une bonne raison derrière mais ce préambule esquisse bien trop rapidement le monde d'Ether.
Et comme le soulignait Impe, il y a la question de la gratuité des allusions aux Chroniques (qui dépasse le problème). Que ce soit gratuit ne me dérange pas plus que ça. Mais le problème, c'est qu'au début, j'ai essayé de rattacher ça à une logique qui justifiait de nommer untel plutot qu'untel. J'ai compris la métaphore "rêve des géants" = Chroniques mais pas tout, et ça m'a un peu frustré. Bon. C'est aussi dû au fait que je ne connaisse les Chroniques que depuis un ou deux ans. Mais quand même, cela laisse un sentiment étrange.
Et puis il y a une chose que je n'ai pas du tout compris, c'est la mission des bugnes... Pourquoi les envoyer eux, des incapables, dans le rêve du géant ? Tu le justifies assez mal.
Partie 1 :
Petit Louis me semble être un bon personnage. Un peu cliché, mais un bon personnage quand même, peut-être justement parce que cliché. Du coup, on s'embarque dans du roman initiatique. Et donc... Bon, Impe l'a déjà souligné, il y a un hiatus entre l'image d'un Petit Louis enfant et le Petit Louis trentenaire geek solitaire, et ça c'est du coup assez difficile à tenir. De mon côté, j'aurais tendance à te conseiller de garder l'image du gamin bouseux pour une raison très simple : il te permet de rester dans le roman initiatique, et donc de former un contraste suffisamment fort avec les deux autres segments de personnage (les elfes et le comte). Petit Louis est, grossièrement "celui à qui on est censé s'identifier". Donc mieux vaut le garder enfantin, je pense.
Partie 2
Ça, l'idée de réécrire l'histoire de Warhammer est plutôt bien gérée. En fait, l'avantage est de nous relier à une distinction connue (hauts-elfes/elfes noirs) tout en développant un historique inédit. De ce point de vue là, je trouve que tu réussis à nous immerger dans la "pensée elfe" de façon efficace, mieux que le préambule parviens à nous immerger dans le monde d'Ether.
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Maintenant, je passe au reste des commentaires.
Tu as fais le choix d'un récit à plusieurs voix, et c'est tout à ton honneur car ce n'est pas facile de gérer tout ça. Sur ce point précis, j'ai juste une remarque.
Ce qui m'a un peu dérangé, c'est qu'il n'y ait pas une intrigue = un personnage, mais une intrigue = plusieurs personnages. A ce que j'en ai vu, ça fonctionne comme ça :
- intrigue 1 : Boubli et Grobule envoyés dans le monde de Jourzancyen qui vont y faire des dégats = cette intrigue est un peu trop vite oubliée, et les deux bugnes sont encore en train de moisir dans leur tunnel, je m'en inquiète pour eux. Je pense qu'il y a un risque pour qu'on les oublie.
- intrigue 2 : Petit Louis, son obsession des monolithes, ses furies. Là, si ce n'était le problème de la gestion de la narration (voir plus bas), tout irait bien.
- intrigue 3 : les elfes (noirs et blancs) qui se posent des questions sur des monolithes.
- intrigue 4 : Aynariel vs les pecnauds Guyrian et Milfred. C'est mon intrigue préféré car les personnages y sont le mieux brossés et, surtout, parce que tu parviens à y insérer un vrai suspens qui est moins évident dans les autres intrigues et qui, du coup, donne envie de savoir la suite. A ce propos le chapitre 6 est mon préféré avec le retournement de situation qui permet d'emblée de caractériser les deux personnages antagonistes que sont Aynariel et Milfred. On sent une intrigue prometteuse. D'où l'impression que le début était un peu long à partir.
- intrigue 5 : le comte de Kryce est ses petits soucis de voisinage.
Dans toutes ces intrigues, les deux plus faciles à identifier sont les 2 et 4, parce que les personnages centraux en sont vraiment centraux. L'intrigue du comte de Kryce est confuse, même si elle a du potentiel. Et l'allusion aux elfes m'a paru un peu déplacée ou, du moins difficile à suivre, même si on comprend assez vite que les elfes noirs recherchent Aynariel. Mais on y trouve trop de personnages en même temps. Et entre les chapitres 2 et 4 ce n'est pas facile à suivre. Ça s'arrange aux chapitres 5 et 6 où on a vraiment une intrigue claire = un personnage.
Par-dessus tout ça on trouve l'intrigue des monolithes, et là, je trouve que c'est une erreur de l'avoir inscrit d'emblée dans deux intrigues (Petit Louis et les elfes). Je l'aurais plutôt vu, au moins au début, liée à une seule intrigue, et après tu aurais eu tout loisir d'élargir la focale. Soit tu commences par le petit bout de la lorgnette (Petit Louis qui ne comprend pas qu'il est au milieu d'un changement cosmique), soit par le gros bout (les elfes qui devinent que de grands évènements sont en préparation). Mais là, qu'il y ait des monolithes dans deux des intrigues me gène un peu et m'inquiète pour la progression du récit.
Mais le plus gros problème, c'est la gestion de la narration dans les segments de Petit Louis. C'est un problème car, à mon sens l'intrigue "Petit Louis" est l'intrigue centrale de l'ensemble, du moins je l'ai lu comme ça. Impe l'a déjà souligné, et je me souviens que tu t'étais débattu avec le même défi dans Alarielle, mais que tu l'avais mieux géré.
Dans l'absolu, l'idée d'une narration déconstruite et non-chronologique est très bonne. Mais elle est confuse ici pour deux raisons qui, je pense, peuvent être résolues :
- Cette déconstruction n'a pas de justification évidente. En général, qu'on a écrit de la sorte, c'est qu'il y a une raison, un élément de l'intrigue qu'on ne veut pas donner d'emblée et qui, une fois donnée, explique le reste. Tiens, je viens de revoir Reservoir dogs et la déconstruction de la chronologie dans le film permet de comprendre 1. le caractère des trois principaux personnages, qui explique leurs actions et 2. permet de mettre à la fin la révélation de l'identité du mouchard. Dans ton texte, il n'y a pas cette raison qui nous fait dire "mais oui, c'est parce qu'il y a eu cela dans son passé qu'il agit comme ça".
- Les transitions d'une temporalité à l'autre ne sont pas assez bien menagées, et du coup on ne sait pas toujours dans laquelle on se trouve, sauf instinctivement à avoir bien retenu les personnages.
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Ça c'était pour les critiques, mais dans l'ensemble, j'ai bien aimé lire ce texte pour une raison très simple : on y trouve un vrai plaisir de "raconter". Je dis bien "raconter" et pas "écrire". Mais, et c'est souvent comme ça dans tes textes, tu parviens à nous raconter une histoire comme avant de s'endormir, avec un narrateur toujours subtilement géré, entre la vision subjective et l'omniscience. Et puis la danse avec le monde de Warhammer est également une bonne idée en ce qu'elle offre plusieurs niveaux de lecture.
Une dernière chose. Je serais toi, je nommerais les chapitres pour aider le lecteur à s'y repérer à savoir s'il se trouve dans telle ou telle intrigue.
Mr Petch
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- Zarathoustra
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je ne vois pas Petit Louis en Geek mais en être complètement sensitif et intuitif. Une intelligence en sommeil. C'est vrai qu'il y a un côté initiatique mais c'est un truc au contraire un truc que je voudrais éviter.
Mais je suis content que tu le trouves attachant. Moi aussi je l'aime bien!
Par contre si les changements narratifs de ce chapitre t'ont aussi perturbé c'est donc que ça ne fonctionne pas (ma femme aussi avait été perdue)
Pour les bugnes, heu... ils sont sortis du tunnel dans le chapitre .... Oups... J'ai oublié de le mettre, cela aurait dû être le chapitre 5 qui cloturait la partie 2.... Donc effctivement, il vous manque une bonne partie de l'intrigue.... Donc c'est le chapitre 6 et 7 que je viens de mettre...
Pour le Comte, oui, je savais que c'était le chapitre plus faible en terme d'intrigue. J'ai essayé de compenser avec des personnages pas monolithiques potentiellement complexe. S'il y avait roman d'initiation je pense que c'est plus sur Aurélia.
Pour ce qui est de l'intrigue de l'elfine et des 2 humains c'est effectivement celle qui me plait le plus. C'est celle qui fait le plus "roman". Pourtant l'intrigue du du début est très bateau. J'ai même l'incontournable scène de l'auberge que je décriais tant quand j'étais sur wafo. J'ai essayé de contourner un peu les poncifs mais tout le chapitre 4 flirte avec les gros clichés de la fantasy (tout du moins de ce que j'ai pu lire , plus particulièrement en BD).
Et s'il y avait un probléme, c'est que mon elfine écrase un peu tout les autres personnages parce que d'emblée c'est le personnage le plus touffu (d'ailleurs c'est pourquoi elle dit qu'"elle ne fait pas partie de ce monde") parce qu'elle a tout un passé et un vécu que n'ont pas les autres.
En fait, les monolithes, il y en a un de plus car le chant des pierres fait partie de mon récit mais je n'ai pas voulu vous le remettre dedans car il est assez autonome (en tout cas sur les 3 premiers chapitres) et c'est d'ailleurs un défaut. L'histoire des hylaks, dans ce que j'avais écrit au tout départ était ce que j'avais de plus flou, et un jour j'ai eu le déclic et je me suis lancé dans leur histoire en tant qu'histoire à part entière parce qu'à cette époque je ne me voyais pas me lancer dans un projet d'acriture ausssi vaste. Et pis, voilà, l'imprévisible arriva et le Rêve d'ether refut!Mais là, qu'il y ait des monolithes dans deux des intrigues me gène un peu et m'inquiète pour la progression du récit.
J'ai plusieurs probléme:Je l'aurais plutôt vu, au moins au début, liée à une seule intrigue, et après tu aurais eu tout loisir d'élargir la focale. Soit tu commences par le petit bout de la lorgnette (Petit Louis qui ne comprend pas qu'il est au milieu d'un changement cosmique), soit par le gros bout (les elfes qui devinent que de grands évènements sont en préparation).
1- j'ai plein de personnages à résenter
2- j'ai un monde à expliquer
3- je veux que le lecteur ait une idée (même vague) que toutes ces histoires sont liées. Et c'est bien en posant trois fois une histoire de monolithes que je voulais l'intriguer (et créer une sorte de connexion avec le rêve)
J'ai hésité à commencer par autre chose que Petit Louis notamment en parlant des elfes (ou des deux humains avec l'elfine mais je trouvais ça un peu trop cliché et je n'avais pas encore présenté le monde des elfes). Mais je préfère commencer petit et donner de plus en plus de résonnance de manière un peu concentrique.
Je sais que j'ai un vrai probléme avec tous ces personnages. Et encore, tu n'as pas les hylaks et pas ceux que les bugnes découvrent! Considére que le chapitre 1 du Chant des peirres est le chapitre 3 de mon histoire.Mais on y trouve trop de personnages en même temps. Et entre les chapitres 2 et 4 ce n'est pas facile à suivre. Ça s'arrange aux chapitres 5 et 6 où on a vraiment une intrigue claire = un personnage.
Pour ce qui est de la partie 2 (donc le chapitre 5 et 6 qui sont en fait le chapitre 6 et 7 ), on brode avec ce qu'on a eu avant et les fils de l'intriguent commencent à se croiser.
Au fait tu avai compris que Petit Louis découvre Guiryan dans le chapitre 5? Tu évoques Tarantino, c'est effectivement un truc qui m'a trotté dans le tête à plusieurs reprises en construisant certains chapitres. Légèrement, parce que je ne suis pas aussi futé pour les intrigues à tiroires.
C'est plutôt que tous ont un rôle à jouer. Donc mon problème c'est que tous les chapitres de ma première partie sont des sortes d'introduction et qu'ils élognent d'autant les suites des histoires que je débute. Donc je sais que ce n'est pas satisfaisant, mais je vois pas comment faire sauf à fractionner les chapitres pour les mélanger. Ce qui implique une profonde réecriture...Cette déconstruction n'a pas de justification évidente. En général, qu'on a écrit de la sorte, c'est qu'il y a une raison, un élément de l'intrigue qu'on ne veut pas donner d'emblée et qui, une fois donnée, explique le reste.
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- Mr. Petch
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Par contre si les changements narratifs de ce chapitre t'ont aussi perturbé c'est donc que ça ne fonctionne pas (ma femme aussi avait été perdue)
J'ai l'impression qu'il n'y a pas grand chose à changer, que c'est juste une question de transition et de clarté...
Pour les bugnes, heu... ils sont sortis du tunnel dans le chapitre .... Oups... J'ai oublié de le mettre, cela aurait dû être le chapitre 5 qui cloturait la partie 2.... Donc effctivement, il vous manque une bonne partie de l'intrigue.... Donc c'est le chapitre 6 et 7 que je viens de mettre...
On a au moins la confirmation que partout où ils vont, Boubli et Grobul mettent le bazar... Même dans leur propre récit !
Et s'il y avait un probléme, c'est que mon elfine écrase un peu tout les autres personnages parce que d'emblée c'est le personnage le plus touffu (d'ailleurs c'est pourquoi elle dit qu'"elle ne fait pas partie de ce monde") parce qu'elle a tout un passé et un vécu que n'ont pas les autres.
C'est vrai mais je ne vois pas forcément cela comme un handicap, à vrai dire. Je trouve qu'elle forme un duo intéressant et complémentaires avec Petit Louis : d'un côté le personnage mystérieux et "repoussoir", mais en même temps franchement fascinant, et de l'autre le héros en devenir, un peu pataud et attachant. Mais du coup Aurélia, je l'avais complètement oublié, elle m'était apparu comme un personnage extrêmement secondaire.
Par contre je n'avais pas tilté que l'homme que tuais Petit Louis était Guyrian...
J'ai hésité à commencer par autre chose que Petit Louis notamment en parlant des elfes (ou des deux humains avec l'elfine mais je trouvais ça un peu trop cliché et je n'avais pas encore présenté le monde des elfes). Mais je préfère commencer petit et donner de plus en plus de résonnance de manière un peu concentrique.
Justement, je vais te dire ce que j'aurais fait (ce qui n'a que valeur de suggestion). C'est un peu perturbant d'avoir tous les personnages aussi détaillés dès le départ. J'aurais commencé les premiers chapitres en me focalisant sur deux ou trois seulement (Aynariel, Petit Louis et les bugnes, par exemple) sans me préoccuper des autres. Le lecteur a besoin de repères simples. Les autres personnages auraient été juste évoqué au passage, comme le comte de Kryce qui est évoqué dans les deux intrigues sus-citées (Petit Louis et Aynariel). Comme ça, on se concentre mieux sur l'histoire de Petit Louis. Ce n'est qu'après, une fois que les deux premières intrigues étaient bien développées et claires, voire résolues d'une façon ou d'une autre, que tu ressortais, par quelque stratagème narratif (Petit Louis qui assiste à une conversation entre le comte de Kryce et un prêtre de Vuldone, sur les problèmes du comté, ou quelque chose comme ça), que tu aurais introduit l'intrigue "comte de Kryce".
Ça aurait été particulièrement intéressant dans le cas du comte de Kryce dans la mesure où les intrigues de Petit Louis et Aynariel forgent une sorte d'attente à son égard : à les lire, il apparaît comme un personnage important, que tout le monde veut atteindre, mais inaccessible. Du coup, suivre son intrigue dès le départ annule en partie l'image qu'on a de lui.
Voilà comment j'aurais vu les choses... Mais ce n'est pas mon histoire, et tu avais peut-être un intérêt à parler dès le départ de tout le monde.
Mr Petch
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- Vuld Edone
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C'est en général une bonne chose que l'histoire ne laisse pas indifférente mais arrivé au chapitre six je souhaite la mort des trois quarts des personnages et déjà en début de chapitre cinq j'avais fait une pause de cinq minutes avant de continuer.
Soyons francs. Même si Kaerion réapparaissait dans le chapitre suivant, ce serait toujours cinq chapitres trop tard. Ce chapitre entier n'a aucun impact sur l'histoire et je n'ai même pas lu le nom du personnage parti d'Avalon. Les monolithes y sont vendus au rabais et le roi est un roi classique de fantasy avec ses discours de roi classique de fantasy - quand je disais que je veux la mort des trois quarts des personnages, je ne plaisante pas.
Comme Petch l'a déjà souligné, à part Petit Louis et Aynariel personne n'existe. Mais je dirai pour ma part que c'est parce que ce sont eux qui font avancer l'histoire. À côté le comte nous parle de routes et... c'est tout.
À noter que les prologues sont désormais de bons moments à passer.
Mais ce qui m'a fait enrager, soupirer et me débattre, ce sont ces explications surtout dans le paragraphe des maudits où on nous explique dans le détail l'histoire des elfes tout ça pour qu'une personne prenne le bateau pour l'Eldred. J'en perds mon calme. J'ai déjà dû le dire par ailleurs, c'est ce genre de description que les écoliers abhorrent.
En six chapitres je me suis forgé un avis. Tu n'as que deux histoires qui fonctionnent, les autres - s'il y en a - ont désespérément besoin d'un visage et d'une raison d'être, rapidement.
Et fassent les dieux qu'il n'y ait plus d'explication.
Un autre détail qui m'a dérangé est - et c'est sans doute la lecture de Demosthène qui me force dans cette direction - les réactions des personnages. Avec Petit Louis, quand ils achèvent le torturé, ensuite tout devient très simpliste. Louis pousse son cri, les gens se lamentent, inspectent, se consolent, et ça donne une impression de survol, comme si les gens ne touchaient plus un décor pourtant présent par ailleurs. À comparer avec leur avance dans les bois où cette fois on est avec eux.
Et si je dis Demosthène, c'est justement parce que ses textes me jettent droit sur le pont ou aux côtés des canonniers.
Le moment qui me frappe le plus, à ce titre, n'est pas l'auberge que tu critiques toi-même, et où Aynariel vole et fait ce qu'elle veut. C'est la phase de vengeance où elle se met à torturer les deux compagnons, et où tu as beau détailler, il semble qu'elle agit par à-coups. J'ai eu cet effet "boîte à outils" où à peu près n'importe quoi pouvait arriver, soudain ils ont des regrets, soudain il y a un antidote sorti de nulle part, soudain il comprend que... qui rend l'action vraiment superficielle.
Je dois dire que j'avais deux excellentes raisons de vouloir lire ce texte : retourner à de la bonne vieille fantasy comme on n'en fait plus, et avoir une forme d'univers des Chroniques, même de loin. Et je dois dire que ça s'y trouve, donc le texte remplit sa part du contrat.
Mais les explications, et surtout le manque de pertinence des événements ou de ces explications, rend le tout pénible.
Il n'est pas difficile de montrer le lien des histoires entre elles. Toutes se passent dans le même monde, et même sans les monolithes on se douterait qu'elles finiront par se croiser. Il n'y a guère que l'univers du prologue qui, quand on ne sait pas, semble dans une autre dimension - et ce n'est pas plus mal. Sinon le ton est le même, les lieux sont les mêmes - sauf quand on nous balade pour rien sur Avalon... - et le temps est le même également.
Et il y a des explications qui passent très bien. Reprenons l'épisode de l'auberge, si on n'expliquait pas que le tavernier a une dent contre les elfes, sa soudaine colère serait perdue. En comparaison, une explication inutile est de dire que les elfes sont rares ou qu'ils ne sont reliés à la réalité que par des fils d'araignée, il suffit de voir les deux humains s'émerveiller pour le deviner.
Du reste Aynariel, pour ce que j'en ai lu, débarque sans explication, c'est à peine si on connaissait les furies avant ça, on n'a pas la moindre idée de sa mission ou de qui l'envoie, et on n'a pas besoin de le savoir.
Bref, à partir du chapitre 5 ces explications disparaissent et les autres histoires devraient bientôt gagner en personnalité, à mesure qu'elles se lient. Mais c'est clairement la faiblesse du texte, que deux ou trois histoires sur quatre à cinq se fassent complètement oblitérer.
Et pour être franc j'espère que le monde du prologue restera "détaché" du reste, avec sa propre atmosphère et sa propre vision décalée. Le contraste dans les Trois Noms était fort et ça faisait plaisir, donc le plus longtemps ils resteront dans leur coin, le mieux ce sera.
À long terme, puisque la pertinence devrait se corriger elle-même à mesure qu'on se dirige vers un récit unique, il faudrait surtout revoir cette action "boîte à outils" et superficielle, s'il n'est pas possible de rendre les actions plus solides, ou simplement un peu plus nécessaires.
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- Zarathoustra
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Tu veux la mort des personnages parce que tu les trouves antipathique ou ^parce que tu les trouves nuls?Non, décidément je n'accroche pas.
C'est en général une bonne chose que l'histoire ne laisse pas indifférente mais arrivé au chapitre six je souhaite la mort des trois quarts des personnages et déjà en début de chapitre cinq j'avais fait une pause de cinq minutes avant de continuer.
Comme je l'ai rapidement dit, c'est un peu mon point de départ. Je veux que mes personnages soient en eux mêmes assez clichés et leur donner vie. Par exemple, à ce stade il y a un personnage que personne ne voit mais qui devient d'un coup passionnant: Milfred. Même si je l'exploite pas super bien dans les chapitres suivants, il est d'un coup marqué au fer rouge et va devoir vivre avec ça dans le ventre. Et ce "ça" ce n'est pas rien, il a contribué à faire tuer son ami, il a violé une femme et il devient le pion de cette femme qui est une sorte de monstre. La caricature de départ du jeune aventurier qui ne pense qu'à tirer son coup est, je l'espère, d'un coup très loin. Celui-là mériterait moralement de mourir mais l'intérêt est justment de le faire vivre et de creuser sa personalité.
Le comte même chose. Je pense qu'il y a une grande ambiguité en lui. C'est un personnage qui se pose en victime, il a un côyé charmeur, une intelligence qui le place au-dessus de ses protagonistes. Et pourtant, c'est quelqu'un qui donne sa propre fille pour maintenir sa puissance. C'est quelqu'un qui a humilié son épouse, qui s'est joué des femmes dans toute sa vie. Bref ce n'est pas un bloc. Et puis, il a une fêlure qui peut justifier une partie de ses actes: il est stérile. Et il vit avec ça. Et pour le séducteur qu'il est c'est une terrible fatalité. Tout est déjà en place. Pourtant effectivement, et c'eest certainement de ma faute, on ne s'intéresse pas à lui.
Aurélia, elle est insignifiante. Pourtant tout est en place pour que ça n'aille pas. Son père l'a ignoré toute son enfance. Elle veut tellement l'attiré pour qu'il la regarde en tant qu'en interlocutrice digne qu'elle est prête à se sacrifier alors qu'elle ne sait pas le prix de ce sacrifice. C'est effrayant, non? Et bien, c'est ce qui va lui arriver.
Bref, tous ces personnages qui méritent la mort méritent de vivre parce que même s'ils paraissent superficiel, secondare, ils portent en eux des germes intéressants.
Mais ces deux personnages n'aurait pas du arriver à ce stade de l'histoire comme me l'a dit Petch et j'ai même longtemps hésité à garder une autonomie à ce chapitre car cette succession d'histoires ne fonctionne pas. Et je le savais , et c'est pourquoi je les ai toutes mises d'un coup parce que je ne voulais pas que vous les analysiez comme des chapitres autonomes mais comme un tout, parce que c'est ce que je voulais savoir l'effet que cette masse procurait.
Si je dois travailler cette partie, je pense que je supprimerais le chapitre et que je mettrais cette description dans le préambule pour expliquer le monde dans lequel on va plonger. Tu ne l'as pas aimé sans doute parce que tu y vois des relents partout de warhammer car mon épouse qui n'y connait rien a bien aimé ce passage. Placé ici, c'est sûr que ça ralentit un truc qui a déjà du mal à commencer.Mais ce qui m'a fait enrager, soupirer et me débattre, ce sont ces explications surtout dans le paragraphe des maudits où on nous explique dans le détail l'histoire des elfes tout ça pour qu'une personne prenne le bateau pour l'Eldred. J'en perds mon calme. J'ai déjà dû le dire par ailleurs, c'est ce genre de description que les écoliers abhorrent.
Pour moi, il y a l'histoire des yhlaks en plus dans cette partie que je n'ai pas remise, qui, je ense, replace le monolithe dans la grande histoire et fonctionnerait. Je suis complètement d'accord sur l'histoire du comte et pour les elfes. Mais les elfes (avec les yhlaks) sont une sorte de nécessité pour montrer que l'histoire est vaste et embrasse tout un monde. Soit on le fait par le petit bout de la lorgnette, soit on le dit tout de suite. Je crois que le montrer par le petit bouts serait presque mieux et donner l'ampleur dans un second temps. Donc supprimer les chapitres du comte pour le mettre quand viendra le moment de la rencontre et revoir totalement les elfes, quitte à les faire apparaitre plus tard. De toute façon les elfes solaires sont un problèmes pour moi en tant que personnage. Je n'arrive pas à les faire vivre à les rendre intéressants. Mais ils sont utiles à l'histoire...En six chapitres je me suis forgé un avis. Tu n'as que deux histoires qui fonctionnent, les autres - s'il y en a - ont désespérément besoin d'un visage et d'une raison d'être, rapidement.
Je ne comprends pas ce qui veut dire avec les 3 noms?Et pour être franc j'espère que le monde du prologue restera "détaché" du reste, avec sa propre atmosphère et sa propre vision décalée. Le contraste dans les Trois Noms était fort et ça faisait plaisir, donc le plus longtemps ils resteront dans leur coin, le mieux ce sera.
Le monde du prologue va peu à peu revenir dans les préambules et il doit se créer une tension progressive entre mes préambules et ce qui se passe dans les chapitres.
Tu voulais que le personnage meurt et pis c'est tout? Ce n'aurait pas eu grand intérêt non plus. L'antidote tu voulait que j'énumère le contenu du baluchon pour que ça ait plus de sens?J'ai eu cet effet "boîte à outils" où à peu près n'importe quoi pouvait arriver, soudain ils ont des regrets, soudain il y a un antidote sorti de nulle part, soudain il comprend que... qui rend l'action vraiment superficielle.
Bon, petit à petit vos retours me font envisager l'organisation de mon histoire différamment. Je savais que ça n'allait pas vraiment mais je voyais pas comment faire. Il est possible que je ne retienne effectivement que quelques histoires dans cette première partie: Petit Louis et les bugnes (dont j'ai oublié le chapitre), en incluant leurs chapitres de la 2eme partie.. Puis partie suivante, l'arrivée d'Aynariel puis du comte. Partie 3: les elfes en supprimant les explications de leur monde que j'aurais mis dans le prologue. Mais je crois qu'il va commencer à y avoir des problémes de chronologie. Partie 4: je redéploierais les 3 ou 4 premiers chapitres des hylaks (sans doute jusqu'à l'affrontement militaire) car ils deviendront à ce moment plus centraux dans l'Eldred.
Merci à vous d'avoir pris le temps de tout lire et pour ces éclairages.
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- Vuld Edone
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Il faudrait plutôt insister sur ces histoires et leur donner une raison d'être. Il faut les remettre à égalité avec les autres et pour ça, leur donner les mêmes atouts. Donc la question est surtout pourquoi Aynariel réussit et pourquoi le comte échoue.
Récemment - enfin, pas si récemment - j'emploie la notion de passivité.
Tout ce que fait le comte, au final, c'est parler, et s'il prend des décisions il y est presque forcé. On a quasiment l'impression d'une scène d'exposition où "rien ne se passe". Cela et il parle de routes. Ce qui manque, c'est sa capacité à agir, à influencer les choses.
Et là on revient sur la raison qui fait que je veux voir mourir tant de personnages. Ils me font perdre mon temps. Même si Petit Louis rencontre le comte, ce dernier a montré qu'il ne pourra rien faire de cette information et va probablement mourir de toute manière. Et l'envoyé des lumineux n'en parlons pas. Vautreuil est encore plus spectaculairement inutile et tout le côté "complot" qu'il est censé incarner est tout simplement inexistant : il se contente de parler et il a la subtilité d'une truelle.
En bref il faut revenir sur ces personnages, leur donner un but et leur donner les moyens de les atteindre. On ne s'intéresse pas aux personnages qui subissent.
...
Je n'ai pas le temps d'achever ce commentaire, peut-être plus un peu après...
EDIT:
Je me souviens encore à peu près de cet article de Solaris "comment ne pas écrire des histoires" avec son passage sur la passivité, et l'exemple de la personne qui voit les ouvrages de sa bibliothèque disparaître. S'il ne fait rien, on ne s'intéresse pas à lui - le lecteur subit comme lui, et c'est désagréable.
Pour revenir sur le comte, le dialogue qu'il a avec le culte a des enjeux tout à fait secondaires pour le lecteur. Un incendie dont nous n'avions jamais entendu parler et qui ne touche aucune autre des histoires en cours, des kobolds là aussi tout nouvellement apparus et qui sont encore une abstraction, et une route qui n'a même plus le moindre rapport avec une menace ou des monolithes.
Ce qui manque donc, c'est vraiment l'enjeu et même l'enjeu à très court terme. Ce pourrait être "marier sa fille" mais... non. Là encore on ne verrait pas le lien avec les autres histoires, et très franchement sa fille je ne la connais même pas. Pour moi la discussion commence avec l'incendie, il faut donc que cet incendie ne soit pas qu'un fichu fait divers - et présenté comme tel.
Alors sans empiéter sur ton histoire, tuer Vautreuil, partir en guerre ou que sais-je, mais qu'on sente que le comte compte dans cette histoire.
Quant à Vautreuil, qu'il complote ou qu'il montre du zèle mais qu'il arrête de recueillir les gueux dans la rue et de jeter des phrases vagues. Quitte à le rendre déraisonnablement convainquant, ou au contraire inquiétant de fanatisme, peu importe, tant qu'il marque, tant qu'il est instable, tant qu'il est un électron libre à la tête d'un ordre de fous.
Le fait est que quand il parle avec Petit Louis, Vautreuil n'est qu'une excuse pour que Petit Louis s'engage. N'importe qui d'autre aurait fait l'affaire, même un ivrogne qui fait "ouais les shold- les foldats de Vuldone eh bah eh bah y peuvent eux hic!" J'essaie bien d'insister.
Mais que Vautreuil s'arrête, là, face au Louis et le transperce du regard, et que le Petit Louis se sente dépossédé de son secret comme si Vautreuil savait, qu'il s'affole, que Vautreuil le saisisse par le bras et lui dise, "tu vas t'engager dans mon ordre" et s'impose comme ça, ce personnage serait affolant. Et là on sentirait son poids. Et là on sentirait soit que c'est un fou zélé, soit qu'il a un plan. Et ce n'est qu'un exemple.
Tant que Petit Louis lui résiste et ne lui obéit qu'à contrecoeur, il n'est juste pas convainquant, il n'a juste pas d'importance et il ne mérite que la mort.
Même chose pour Milfred. Oui, il est vivant. Mais ce n'est que le laquet d'Aynariel et une excuse pour que celle-ci agisse. À quoi sert-il ? Même à porter les sacs ? À rien. Et maintenant qu'il s'est aimablement entaillé le pied il va aimablement servir d'ombre à madame sans plus rechigner - et s'il tressaute encore, ce sera incohérent.
Que le personnage soit caricatural au départ, soit, mais qu'il serve. Que l'histoire dise "ce type, ce type va changer les choses".
À ce titre l'Échiquier remplissait son contrat. Les personnages étaient des clichés sur pattes mais chacun avait la capacité de renverser l'échiquier - comme les pions, les tours, etc... et donc, que j'aime ou que je n'aime pas le personnage, au moins je lisais quelqu'un qui avait un impact.
Milfred n'a donc pas l'excuse de la caricature. Il se doit d'avoir un but, il se doit d'avoir une raison, il se doit d'avoir les ressources pour mener cette raison à son but.
Comparons avec Petit Louis. Bon, je ne l'aime pas. Mais il découvre un monolithe dans la forêt, ce qui est déjà quelque chose, et à partir de là il décide d'aller voir le comte. Et ça c'est une sérieuse raison de le suivre. Même si le comte est une loque. Louis a un but, il va quelque part.
Aynariel a une mission, on ne sait pas laquelle et on s'en fiche, elle aussi va quelque part. Voilà ce qui manque aux autres personnages, aux autres histoires. Les autres sont trop vagues, et trop anecdotiques.
Il y aussi que Louis va rencontrer le comte, il est donc lié à une autre histoire, et il a retrouvé Guyrian, il est donc en plein dans le sujet. Aynariel aussi va rencontrer le comte, et elle est pistée par Louis. Mais Guyrian ? Il n'allait rencontrer personne, il ne menait à rien, et puis il est mort. Et le comte ne sait rien de Louis, n'en a jamais entendu parler pas plus que d'Aynariel et ne mentionne personne. Vautreuil n'ayant pas sa propre histoire est encore plus hors-jeu.
En fait il faudrait, encore une fois, peu de choses pour que les histoires multiples fonctionnent. Il faut juste prêter autant d'attention à chacune, et arrêter d'utiliser ces personnages comme des excuses, quand bien même ils seraient très humains. Des excuses d'humains restent des excuses.
Quant aux descriptions, de toute manière elles sont passées, tant que je n'ai plus à subir un pavé sur l'élevage des poules à yhlak c'est derrière moi.
Pour la "boîte à outils" c'est un peu compliqué, je suis encore en train de réfléchir sur ce phénomène. Il me faudra encore quelques fanfictions et un peu de travail avant de pouvoir mettre des mots dessus.
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