Fléau - Une anecdote
- Vuld Edone
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Et puis... ma foi, pourquoi pas. De toute manière, mon commentaire sera court, je suis un rien crevé (et le texte n'était pas ce qu'il y a de plus dynamisant ).
***
Le style m'a surpris, il est très bon, les descriptions, les lieux qui défilent et dans l'ensemble l'absence de monotonie tout en décrivant ce qu'il y a de plus monotone m'a accroché. D'accord, peut-être à cause des marches à l'armée, mais tout de même, il y a quelque chose de réussi dans ces descriptions.
Le sens de l'histoire? Je suppose que je devrais connaître Fléau, et Toussenel, etc... ce n'est pas le cas. Au début, je pensais que l'histoire était en relation avec le château.
Et c'est là ma plus grande critique. Oui, l'histoire fonctionne et la dernière phrase s'écroule de tout son poids sur les épaules du lecteur qui n'a effectivement pas avancé malgré toute cette marche.
Néanmoins, tu poses un objectif, une sorte d'enjeu valable dès le départ: le château et son histoire.
Et j'aurais voulu découvrir ce château, et l'histoire qui se trouve derrière. Du coup, j'aurais voulu que le professeur ait le même but, or le professeur se désintéresse très vite du château qui cesse d'avoir la moindre importance.
On veut s'éloigner de Titly, j'ignore pourquoi, même si "fléau" et des villages vides donnent quelques pistes suffisantes. L'enjeu reste faible.
Un très bon texte, mais qui souffre de cette mise en évidence du château au départ, qui fonctionne peut-être très bien au second degré (Petch en saurait plus que moi sur ce sujet), mais qui péjore le texte pris au premier degré.
Impe, vais me coucher...
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- Vuld Edone
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Le jour où j'entamerai enfin "Fléau" - j'ai réessayé, ça ne veut pas - tu auras ton contexte.
En attendant, effectivement...
Mais deux choses m'agacent.
La première, ce sont ces histoires qui "fonctionnent" mais qui ratent leur objet, qui déçoivent, parce que les gens me font toujours "mais le texte est bien" mais non le texte n'est pas bien, l'histoire est mauvaise. Objectivement mauvaise.
La seconde, c'est qu'ici le style soit bon alors qu'il est toujours confus quand j'écris sérieusement. Oui, c'est facile de bien écrire quand il n'y a rien derrière. Je ne sais pas si j'ai assez répété qu'écrire pour écrire, à force, je savais le faire.
Ce qui m'agace, c'est que ça n'a aucun intérêt.
J'avais écrit ce texte pour cerner ce qui bloquait dans "Fléau", la manière de l'écrire, l'ambiance... j'avais déjà un ou deux textes en tête mais la marche dans celui-ci est une marche que j'ai vraiment faite (il y a même un nom de village authentique) et qui a fini comme dans ledit texte. J'ai sauté sur l'occasion.
Moi aussi ce jour-là j'aurais voulu atteindre le château... Et puis j'ai découvert ce que signifiait "atteindre ses limites".
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- Imperator
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Alors c'était ça cette fameuse marche... (oui, on m'en a parlé, si ça a bien été fait dans le dernier mois).mais la marche dans celui-ci est une marche que j'ai vraiment faite
L'histoire (comme un tout et non pas seulement le scénario) se laisse lire, il y a un peu de tension, du mystère, un enjeu et un style qui se laisse lire agréablement.mais non le texte n'est pas bien, l'histoire est mauvaise. Objectivement mauvaise.
Dans mon vocabulaire, ça signifie que l'histoire est bien.
Côté scénario:
Effectivement.Oui, c'est facile de bien écrire quand il n'y a rien derrière.
Petch a souvent le même problème il me semble.
Je n'ai pas de solution à proposer pour le moment.
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- Zarathoustra
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Cette froideur cérébrale se retrouve dans ton personnage qui devient une sorte de pantin tragico-ridicule. Sa mission est dérisoire mais elle devient tragique en quelque sorte. Il est très difficile d’avoir une relation affective avec ton professeur.
Ce côté cérébral ce retrouve aussi dans la géographie. Tu fais balader ton personnage dans un monde qu’on n’arrive pas à voir réel. Tout semble une simple projection psychologique. Malgré tous les efforts pour rendre crédible les paysages semblent des lieux abstraits.
Il y aussi une certaine austérité dans le sujet qui vient renforcer cette distance avec le lecteur. Tu parles d’un non-sujet en quelque sorte. Une sorte d’anecdote, ton professeur va aller voir un château. Et puis, c’est tout. Rien de palpitant en soi. Surtout qu’on comprend dès le départ que s’est voué à l’échec.
Je n’ai pas pu m’empêcher de penser au Château de Kafka : même sujet de départ (on veut atteindre un château qui plus on s’en approche plus il devient inaccessible), sauf que toi, il y a une différence notable : tu ne parles finalement pas du château mais de Tilty qui devient un mieux dont on ne peut s’extraire, comme le fameux village de la série culte Le Prisonnier. De Kafka, on retrouve le comportement un peu absurde du personnage, son fonctionnement rationnel jusque dans l’irrationnel.
Bref, ce n’est pas un texte dans lequel je suis plongé facilement. D’autant que je trouve que les phrases ne s’enchaînent pas très bien. J’ai eu l’impression que chaque phrase se déroulait pour atteindre un objectif et que chaque nouvelle phrase en avant un autre, même si toutes œuvraient certainement avec un objectif commun. Je dirais que le texte manque de « liant ». accessoirement, il y a quelques répétitions et fautes qui montre que tu n’as pas relu la version que tu as postée, ou encore l’emploi du participe présent que je ne trouve toujours pas heureuse pour faciliter la lecteure, comme si tu n’avais pas terminé ton travail.
Tout ça, malgré plusieurs lectures, je n’ai pas l’impression d’être rentré dedans. Je lisais le texte, mais quelque part, je ne me sentais pas invité à le lire. Difficile à t’expliquer, même si tout ce que je dis avant essaie de te donner mes impressions et une tentative d’explication. Et j’ai toujours l’impression que ton texte fourmille de verbes. Pourtant, tu as quelques descriptions précises et réussies, mais ma lecture ne retient que se fourmillement de verbes qui renforce ce sentiment un peu compacte du texte.
Maintenant, quel est le message de tout ça ? Tilty est une sorte de faille de l’espace-temporelle. A deux reprises, tu montres la fracture : au moment du vélo au début et à la fin quand il a les jambes coupées et qu’il doit se forcer pour revenir. Il y a aussi la scène du chamois où le temps s’arrête et qui donne une sorte de symétrie au texte.
Il y a aussi ce sentiment d’un monde qui se crée à partir des pensées des personnages. Et en quelques sortes, (et tu me dirais si je me trompe), on peut lire ce texte comme une métaphore du parcourt du lecteur. On lui dit qu’il va se passer quelque chose qui ne se passe pas et on cherche des repères pour atteindre le but, plus on avance et on grimpe et plus on peine à suivre. On cherche des repères (statut panneau, rails, chemin etc)
Le ciel lui-même est une sorte de couvercle (le mot métal lui est associé) qui enferme le personnage dans un monde clos. Et quand il rencontre des animaux, ils sont les seules traces vivantes, comme s’ils appartenaient à un autre monde que le professeur. Et d’ailleurs, c’est un peu ça l’idée quand il dit qu’ils ne peuvent as lui parler. C’est un peu l’auteur qui insiste sur des points mais qui ne peut les dire explicitement.
Et puis, la neige qui tombe renforce l’idée que ce texte se veut froid, presque impersonnel (même s’il est au contraire beaucoup), tout est à l’image du texte en quelque sorte. Espars devient un monde inaccessible, comme s’il était le sens même du texte qui est dissimulé. Et qu’on lisait ce que nous étions en train de faire et de vivre. Et la neige est blanche comme les pages du livre qu’on a envie de toucher. Et dans cette neige, on voit plein de traces.
Il y a aussi une dualité entre le monde des sens et le monde des pensées, comme si les deux ne s’emboitaient pas vraiment et on ignore ce qui est le plus réel entre les deux.
Et le chateau dans tout ça? C'est un peu la caverne de Platon. Image parfaite de ce qu'on devait atteindre et qu'on atteint pas. Pour toi, le texte que tu voulais écrire et que tu n'as finalement pas écrit?
Voilà. On doit déjà pouvoir commencer une discussion avec tout ça, non ?
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- Zarathoustra
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La première, ce sont ces histoires qui "fonctionnent" mais qui ratent leur objet, qui déçoivent, parce que les gens me font toujours "mais le texte est bien" mais non le texte n'est pas bien, l'histoire est mauvaise. Objectivement mauvaise.
La seconde, c'est qu'ici le style soit bon alors qu'il est toujours confus quand j'écris sérieusement. Oui, c'est facile de bien écrire quand il n'y a rien derrière. Je ne sais pas si j'ai assez répété qu'écrire pour écrire, à force, je savais le faire.
Très étrange ta remarque. Parce que je fonctionne des deux façons. Les 3 Noms d'Allariel sont d'ailleurs la mise en application de ce principe.
1- Tout ce qui est sur le passé: c'est de la fiction. L'histoire et la trame sont connu et doivent avancer.
2- Le présent: la trame était beaucoup moins nette, je savais où je devais attérir (je pourrais emplyé le présent parce que le texte n'est toujours pas terminé, mais il doit se terminer là où le Rêve d'Etehr commence pour mon elfine)
3- Ecrire pour écrire, c'est ce que j'ai fait pour les monologues sur ses états d'âme. Je me suis mis devant mon clavier en ayant rien à écrire et que j'ai improvisé ces pensées. Il n'y avait rien, et je devais remplir ce rien. Et ce rien devenait un tout. Et pour moi, ces passages sont souvent les meilleurs parce qu'aussi gratuits soient-ils, ils en disent pus sur le personnage que son histoire.
Donc j'ai retenu de cette expérience la nécesité de m'imposer une liberté parce que, dans ces moments où je n'airien à écrire, je sais que je peux trouver des choses dont je n'avais pas conscience. Et écrire, je vais certainement à l'encontre de ce que tu peux défendre, c'est au cntraire chercher à trouver cette raisonnance en soi, quand on est seul face à l'écriture sans qu'on ait rien à dire. J'aimerais écrire tout un roman comme ça. On flirte avec 'écriture automatique, mais l'esprit a des ressorts insoupçonnés.
Bien sûr, c'est un idéal et une illusion. Et l'écriture automatique ne fonctionne pas vraiment en tant que tel, mais à force de tout planifier et que tout organiser, on se prive aussi de ressources.
Bref, je ne milite pas pour une pratique extrème de l'un et une condamnation de l'autre, je fais des plans (sans doute pas aussi détaillé que certains), j'ai en tête des choses précises que je n'ai pas clairement formulé dans ma tête mais qui affleure régulièrement dans les textes sans que j'ai à les mis volontairement, mais quand ça déboule, je sais d'où ça vient et pourquoi c'est là. Et il y a parfos une pertinence plus forte dans les parties que j'avais planifiés.
Bref, je crois qu'on fonctionne différemment. Et c'est ce qui m'attire et me dérange à la fois dans ton travail. J'y vois à la fois quelque chose que je ne veux pas faire et à la fois quelque chose qui me pousse à lutter un penchant en moi. Et en même temps, une preuve qu'on peut atteindre des choses que je recherche différamment.
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- Zarathoustra
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Si je devais refaire commentaire sur ce texte, je dirais qu'il est presque douloureux. Et maintenant, je suis vraiment touché par le personnage du professeur. Pourquoi? Je ne saurais trop l'expliquer (et, à dire vrai, expliquer une émotion, c'est très difficile, parce qu'en l'expliquant , on la tue en quelque sorte).
D'abord, il y a cette résignation silencieuse. Le professeur doit aller au chateau, il s'en donne la peine. Et même en rabaissant son ambition, il veut continuer d'aller de l'avant. Et c'est un personnage profondément seul, couper du monde. Il erre dans ce monde qui lui apparait comme un fantome. Et d'ailleurs, le froid qui l'entoure, sans trop savoir pourquoi, me fait penser à la mort. C'est comme si soit lui était mort, soit le monde qui l'entoure.
Et puis, sans le relire d'ailleurs, il y a toute la fin, avec sa souffrance silencieuse et résignée. J'avais trouvé ce passage très cérébral, il l'est certainement, mais, maintenant, quand ce texte me revenait à l'esprit, je ressentais profondément la détresse du professeur. J'insiste, je te communqiue des choses que je n'ai pas contrôlé en le relisant, mais je t'explique comment il a fonctionné sur moi des mois après. Et je n'ai rien fait pour venir vers lui, mais c'est lui qui est revenu à moi. Peut-être parce que des choses dans ma vie ont changé.
Voilà, je tenais à te faire ce retour, parce que rarement un texte m'a fait cet effet avec un retardement.
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