Hi'.

      Bon sang que cet éditorial aura pris du retard. Chaque éditorial a une sorte de thème et celui-ci n'en aura finalement pas. Mais au moins il aura l'avantage d'exister.

      Ce n'est pas le seul sacrifice qui sera fait pour en venir à bout. Ce mois-ci n'aura pas de Récit du Mois. L'idée avance de tourner le RdM en "récit commun" individuel mais ce n'est pas ça qui le retarde. Non, en fait il n'y a aucune raison précise. Le renard n'a juste pas la tête à ça, d'autres priorités et d'autres activités, ça et une fin de semaine un peu chamboulé. Tout cela pour dire que les Chroniques ont été visitées par une tornade appelée Sàn.

     Pour ceux qui n'ont pas suivi, donc, Sàn a décidé de lire tous les textes de l'année passée. Tous. On accusera les Lustres mais on admirera surtout sa détermination, et la vague de commentaires qui en ont découlé. Cela et quelques discussions ponctuelles mais autrement les Chroniques ont été calmes, et il y a le sentiment que même cet ouragan de force quatre n'arrivera pas à dépoussiérer les rouages de l'antique bibliothèque. Le mieux reste de redécouvrir ce point de vue très terre-à-terre que savait déjà faire Impe' et qui ne cherche pas à tout décortiquer, juste à profiter du récit. Ce qui est une sorte de transition vers ce qui aurait pu être le sujet de cet éditorial, l'écriture automatique.

     Peut-être qu'un précédent éditorial en a traité, mais il y a, sur Youtube, le constat que faire des let's play est beaucoup plus valorisé que de faire de l'animation. Quand bien même le premier consiste juste à parler tout en jouant, tandis que le second réclame des dizaines d'heures pour quelques minutes en résultat. C'est peut-être la meilleure métaphore possible de ce qui se passe à moindre échelle en écriture, entre le texte usiné et le texte "artisanal", entre quantité et qualité. À noter qu'il y a des let's play meilleurs que d'autres et que ça demande beaucoup de compétences et d'efforts, mais objectivement ce n'est pas la même quantité de travail, et il y a toujours un gouffre. Idem en écriture, où l'écriture automatique demande certes de la maîtrise (et de l'imagination) mais reste à des kilomètres du travail de détail qu'on a l'habitude de faire ici. Alors voyons-le autrement : entre les deux productions, les compétences sont-elles différentes ? Et quelqu'un spécialisé dans la "qualité" peut-il faire de la "quantité" facilement ? On dirait que oui, mais le renard a envie de tester.

     Mais cela devra attendre quelque peu.

     Derrière cette question de l'écriture automatique il y a celle des sagas. Et si SpaceApe avance doucement, le fait est qu'une saga repose principalement sur la quantité. On parle facilement de deux dizaines de chapitres tournant autour des quatre mille mots, et même s'il s'agit là de "standards internet" (assez arbitraires on l'admettra) ça reste proche de la vision du "livre" de deux cents pages, donc proche des cent mille mots. Mais l'internet a aussi mis en valeur des textes bien plus loin, où le but est presque d'atteindre les mille pages... où l'approche "qualitative" demanderait une décennie de travail. Autrement dit, on ne devrait sans doute pas s'étonner que les sagas se soient taries sur les Chroniques, au-delà du manque de temps. Notre perspective les rend simplement quasi-infaisables.

     Tout cela demande encore beaucoup de réflexions et c'est sans doute pourquoi cet éditorial ressemble à un chantier. Beaucoup de choses à faire, à tester et tout cela au nom de la littérature, comme toujours. Même si pour une fois on passe à côté du but réel de tout éditorial qui est de vous ramener, Chroniqueurs,
à vos plumes !

 

 

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