11ème Portrait: Les Démons (2/2)
- Zarathoustra
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Je n'étais pas vraiment convaincue dans la première partie, plus décousue, au rythme haché. Egalement des paroles de chanson en anglais, dans un texte en français ça a toujours du mal à passer chez moi.
Je trouve cette seconde partie mieux écrite, bien dosée, ou peut-être qu'elle me correspond mieux. Il y a de bonnes idées, comme ce passage que je trouve très justement formulé :
"et qu'on aime encore malgré nous, mais qu'il faut apprendre à l'aimer autrement sans plus le détester. "
Celui ci aussi : "Un bonheur qu’on reconnait comme tel juste parce qu’il s’est un jour évanoui. "
Et tout ce qui parle de communication par le silence.
Ca aussi me parle particulièrement et intimement :
"Quelque chose en moi me brule le ventre et j’aime cette brulure. Quelque chose en moi me porte et me pousse. J’ai comme l’impression de voler. Oui, j’ai des ailes immenses qui brillent dans ma nuit. J’aime soudain cette nuit autour de moi parce qu’elle n’est plus si noire, comme si elle contenait sa propre lumière, comme ces petite veilleuses pour enfant que David continue de garder allumer pour dormir. Il y a si longtemps que je n’ai pas eu cette impression de planer, de me sentir soudain portée par la vie sans savoir où elle me conduit même si je sais maintenant où je vais."
Joliment dit.
Je me pose une question ici : "L'héroïne avait été plus forte que tout l'amour que je lui donnais. Elle t'a dévoré comme elle a dévoré notre amour."
Qu'est-ce que "lui" quand tu dis "je lui donnais"? Ca ne devrait pas être "que je te donnais" plutôt?
Il y a autre chose que je n'ai pas bien compris, quand elle parle d'un démon à elle, c'est quoi, son démon à elle?
En résumé, ce texte aborde des thématiques qui me plaisent, et avec légèreté je trouve. Peut-être trop de légèreté, mais peu importe, je ne suis pas là pour lire un traité de psycho. La fin est assez convenue par contre, j'attendais autre chose. Une réponse peut-être, pas à ses questions à elle, juste savoir si elle était arrivée trop tard et qu'il s'était suicidé ou non.
Merci Zara pour la lecture.
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- Zarathoustra
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Bon, au départ, il s’agissait d’écrire le pendant caché de La Sentinelle (c'est à dire la version de l'épouse) et le texte aurait dû s’appeler le Phoenix et ne traiter que cette dimension. Mais il est devenu assez vite plutôt long et j’ai voulu le couper en deux.
C’est là que j’ai trouvé l’idée de Démons pour sa première partie. Je trouvais d’ailleurs que ça collait bien avec ce que j’avais en tête et finalement je me suis dit qu’il y avait même matière à faire deux textes distincts car chacun avait sa propre logique. Puis, j’ai laissé de côté le texte pour me lancer dans le Magicien puis la fin du Chant des Pierres (que je n’ai toujours pas terminé), si bien que j’ai un peu oublié mes idées en route.
Donc le texte forme une sorte de diptyque avec celui de la Sentinelle. Donc ces deux textes des Démons et de La Sentinelle racontent un peu la même histoire avec un peu les mêmes personnages. Cependant, ce n’est pas véritablement les mêmes personnages. Le mari n’est pas exactement celui de la Sentinelle et l’épouse non plus. Ils se ressemblent mais l’histoire qu’ils racontent ne s’emboite qu’imparfaitement. La Sentinelle est bien entendu aussi plus métaphoriquement ouverte et Les Démons seraient plus une explicitation de l’une de ses options possibles. Mais si l’on met côte à côte les deux textes, ils doivent se répondre l’un à l’autre et aider à établir une vérité plus objective.
Par contre, quand j’ai finalement repris le texte, je ne me sentais plus aussi inspiré pour faire deux textes distincts. Et puis, ma trame imbriquait trop les deux. Donc je n’ai pas retouché ce que j’avais écrit, j’ai juste essayer de finir ce que j’avais commencé avec l’idée de faire juste un texte en deux parties, mais comme l’idée des démons a pris le dessus, j’ai changé le titre.
L’autre point qui m’a intéressé était de raconter à travers le fil un peu anarchique des pensées une vraie histoire sans que le lecteur ne s’en rende vraiment compte, qu’il se laisse bercer par ce flot de pensées, de sensations, jusqu’à ce qu’il ait l’impression de ne pas être dans un vrai récit mais dans une sorte de témoignage intime, d’être et de vivre dans la tête du personnage, sauf que, bien entendu, c’est à lui de faire le travail pour savoir ce qu’il se passe et de quoi il s’agit parce qu’il sera face à quelqu’un qui sait de quoi elle parle alors que lui ne le sait pas. A lui de se bâtir peu à peu son tableau au fil des informations qu’il collecte. J’aimerai que cela l’aide à s’imprégner davantage que s’il s’agissait d’un vrai récit linéaire à la 3eme personne et qu’il ait l’impression dans le même temps de percer l’intimité de cet être.Je n'étais pas vraiment convaincue dans la première partie, plus décousue, au rythme haché. Egalement des paroles de chanson en anglais, dans un texte en français ça a toujours du mal à passer chez moi.
En fait, j'aurai aimé savoir si tu avais deviné dès la première partie ce qu'il s'agissait quand je dis "qu'il part". Si tu ne l'as pas trouvé, à la limite je préférerais Comme le texte de La Sentinelle était très ouvert, je n'avais pas envie trop tôt de réduire sa portée et profiter de l'a priori qu'avait le lecteur qui l'aurait lu avant. Je ne veux pas forcément que ce soit obscur mais juste que ce ne soit pas trop évident non plus.
Quand j'ai réorganisé ce que j'avais écrit (parce que j'ai écrit des séquences en fonction de mon inspiration qui ne suivait pas forcément la trame narrative et encore moins mon choix final) pour essayer de créer des tensions et de manière à respecter un peu de mystère dans le fait que , quand on se parle à soi-même, on n'est pas forcément obligé de tout expliqué ce qu'on sait. Donc j'ai essayé de tout expliqué mais sans raconter l'histoire en soi. Ma priorité était que ce soit crédible par rapport au cheminement d'une pensée qui va et vient au gré d'association d'idées plutôt que du respect d'une vraie trame narrative.
En ce sens, la seconde partie est plus "directe" parce que le mystère est levé mais aussi parce que le lecteur dispose déjà de beaucoup d'informations pour se forger le tableau dans sa globalité.
Au fait, est-ce que tu trouves le narrateur crédible en tant que femme? Je veux dire: as-tu l'impression qu'il y avait une sensibilité féminine qui te parlait plus spécifiquement?Ca aussi me parle particulièrement et intimement :
En premier lieu, j’ai vraiment cherché à ce que le narrateur n’ait pas la même voix que celle du Professeur ou de la Sentinelle, une voix que j’imagine pour ma part plus hésitante mais aussi plus meurtrie. Au-delà de la voix, je voulais aussi que l’on sente que le personnage ne fonctionne pas comme les deux autres. Certes, il s’agit d’une femme, donc j’ai aussi cherché à ce qu’il y ait quelque chose de plus spécifiquement féminin, mais aussi à ce que son moteur ne soit pas celui de la réflexion mais celui du ressenti. Du moins, c’est une dimension que j’ai essayé d’atteindre du mieux que je pouvais.
Tu as raison. En fait, j'avais écrit au départ pas mal de phrase en désignant le mari par "il" ou "lui". Puis parfois j'avais écrit en écrivant directement à la seconde personne. J'ai longtemps hésité à tout mettre à la seconde personne, mais il y a des passages où j'ai maintenu la 3eme, parce qu'elle est plus dans la narration que dans le dialogue intérieur. Cette phrase effectivement est un résidu de mes hésitations...Qu'est-ce que "lui" quand tu dis "je lui donnais"? Ca ne devrait pas être "que je te donnais" plutôt?
Tu parles de ce que dit le texte au sujet de la drogue? Ce versant concernerait plus un monologue intérieure du mari, je pense. Et, toujours si c'est ton propos, je pense qu'on est dans le registre de l'intime, donc je ne pense pas qu'il y ait de la place pour de telles analyses. Et ce personnage, comme je l'ai dit, n'est pas pour moi trop versé dans la psychologie et l'analyse mais dans le ressenti et les sentiments. Sans que ce soit dévalorisant à son égard, il me parait logique qu'elle reste un peu superficielle sur les choses, car ce n'est pas son domaine de prédilection. Pour une fois que j'ai un personnage pas trop analytique! Tu noteras à quel point j'ai fait de gros efforts pour entrer dans la peau d'un tel personnage (en plus d'être une femme!)!Peut-être trop de légèreté, mais peu importe, je ne suis pas là pour lire un traité de psycho.
Intéressant. A quelles questions à elle penses-tu? Pour ce qui est de la fin, j'ai hésité à aller plus loin. Mais le texte de La Sentinelle apporte déjà la réponse (même si elle conserve une autre ambiguïté aussi).La fin est assez convenue par contre, j'attendais autre chose. Une réponse peut-être, pas à ses questions à elle, juste savoir si elle était arrivée trop tard et qu'il s'était suicidé ou non.
Là, c'est un peu tout l'enjeu du titre... En fait, elle en a plein dans le texte... Mais tu as peut-être raison. Ce n'est sans doute pas assez explicité. Cela fait partie des choses que j'ai oubliées quand j'ai abandonné de faire deux textes distincts. Par exemple, je voulais montrer l'influence souterraine (et démoniaque ) des parents... J'ai juste mentionné rapidement le père, mais la mère aurait dû avoir sa place en toute logique.Il y a autre chose que je n'ai pas bien compris, quand elle parle d'un démon à elle, c'est quoi, son démon à elle?
Pourtant, si j’ai un regret, c’est sur la dimension fantastique que j’ai donné au texte. J’aurais voulu réussir à la construire de manière moins explicite, disons que ce soit plus « flottant ». Certains démons du texte sont présentés comme tels (le fils, l'ex). Et le phœnix initialement n’aurait pas dû être la narratrice mais bien entendu uniquement son amour (même si bien entendu, que les deux se confondent n’est pas en soi illogique, mais j’y voyais quelque chose de plus subtile et intéressant à essayer d’atteindre)… J'ai abandonné car ce la risquait de faire un texte uniquement pour ceux qui auraient percé le mystère. Et le texte aurait certainement été bâtard avec ma trame narrative à la première personne (en plus de respecter le fil des pensées).
Et même en étant aussi explicite, je ne suis pas sûr que tout le monde fasse la démarche de s’interroger sur ces démons… Et cela me va du moment que l’histoire ait pu les toucher pour ce qu’elle raconte.
Bon, et pis au milieu de tout ça, il y a Stéphane. J'aimerais bien que vous me donniez votre sentiment sur lui... C'est un personnage secondaire, sans doute un peu cliché, mais pour moi, c'est un peu le point d’ancrage entre Les Démons et la Sentinelle.
En l’état actuel, son rôle est un peu ambigu (même si je sens que le renard va le trouver insignifiant ).. Au départ, je le voyais vraiment comme un ange. Au final, il a aussi son côté "démon"…
Mais je n’arrive pas à complètement trancher dans ma tête… Après tout, il est r surtout sous l’influence du démon qu’est la narratrice, et donc une victime. A vous de me dire comment vous le percevez… Quelque part, j’aime bien ce personnage et je me dis que je pourrai écrire un triptyque avec son portrait à lui. En l’état, j’aime bien la dimension hors-champ qui existe actuellement autour de lui. Elle est un espace libre qui me laisse rêver sur ce que pourrait être son portrait… D’ailleurs peut-être est-ce mieux ainsi ?
Enfin, pour tout vous dire, je pense qu’il y a certainement une dimension psychanalytique dans ce texte avec ces escaliers, ces portes avec des verrous qui ne ferment pas, qui donne accès à cet espace abstrait que forme ce toit… Je l’ai assez vite accepté sans me poser trop de question, ni à savoir ce qu'il en retournait. J’espère qu’elle rajoute une dimension universelle (et j’espère qu’elle ne relève pas un secret trop personnel pour qui le percerait ).
En fait je pense que tout le monde peut y trouver sa propre symbolique sans chercher trop loin. Disons que pour moi leur symbolique (telle que je la perçois intuitivement) va dans le bon sens du texte et qu’elle apporte un petit plus si on veut réfléchir sur la dimension intime du texte. En fait, je l’ai laissée et même encouragée en me disant que cela pouvait contribuer à faire aussi converger le texte vers l’intimité du lecteur et l’aider à s’interroger sur lui-même, ou tout du oins à créer en lui une sorte de résonance.
Voilà, moi, ce que j’avais à dire sur mon texte. En tout cas merci de ce retour.
PS: Pour ce qui est du texte où j'entends des voix dans ma tête, c'était celui du Magicien.
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- San
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A propos de la vision féminine : j'estime que je ne suis pas un très bon exemple. Je suis trop "universelle" pour avoir une vision très "féminine" des choses la plupart du temps. Disons que ton texte ne m'a pas choqué, mais je savais que c'est toi qui l'avais écrit, et je n'ai jamais imaginé que c'était vraiment une femme qui parlait. C'est toi qui faisais parler une femme, pour moi. Il y a quand même une chose que je vais noter : ses préoccupations incessantes au sujet de sa tenue. Ca, ça m'a fait un peu hurler intérieurement, j'avoue Bon déjà, jamais je me pointerais à un rdv aussi stressant dans des escarpins aussi hauts, mais ça c'est peut-être moi et peu importe. Mais le fait que tu reviennes à plusieurs reprises sur ce sujet, ça m'a déplu. Ca avait l'air parachuté au milieu du texte.
... Et puis si j'ai une telle recherche à propos de ma tenue, je me demanderais au moins une fois comment lui va être habillé, et si ma tenue sera plus ou moins en phase avec l'environnement dans lequel je me rends, quoi.
Bref. Mais le reste s'est plutôt bien passé pour moi.
Ses questions à elle : ben celles qu'elle n'arrête pas de répéter bien sûr j'y vais? J'y vais pas?
Du coup je ne vois absolument aucune dimension fantastique à ton texte ici pour ma part. Ange et démon n'étant que des métaphores dans ce contexte pour moi. Et pour ce qui est de son ou ses démons à elle, vraiment, oui, ça mériterait d'en parler un peu plus dans ce cas.
Stéphane, je le vois comme un proche des protagonistes, et je l'ai oublié aussi vite qu'il avait été évoqué. Il manque un peu de substance je trouve, du moins par rapport aux deux protagonistes dont on suit les pensées.
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- Zarathoustra
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N'y vois pas un relent machisme de ma part. C'est au contraire une dimension que je comprend tout à fait dans la mesure où une femme est régulièrement placé pour affronter le regard des autres. Et pas que ceux des hommes, ceux des femmes aussi. Avoue que même dans une soirée copine, surtout si certaines ont particulièrement bon goût, tu fais toi aussi davantage attention.Il y a quand même une chose que je vais noter : ses préoccupations incessantes au sujet de sa tenue. Ca, ça m'a fait un peu hurler intérieurement, j'avoue
Si j'ai insisté (bon un poil trop sans doute), c'est parce que ce sont des choses constatées. Tiens, une anecdote. Je connais une femme qui devait faire une intervention à l'assemblée nationale. Sa seule préoccupation n'était pas de savoir ce qu'elle allait y dire mais ce qu’elle allait y porter. Et as-tu déjà entendu des remarques sur un sénateur qui aurait eu une cravate mal assortie dans les médias? Non. Par contre, qu'une jupe, une robe ou je ne sais quoi qui n’était pas au goût des sénateurs, si, plein de fois. Bref, c'est navrant.
Et en même temps, je vous envie. Je trouve la garde des hommes affreusement pauvre. Dans une boutique pour homme, je m'emmerde, dans une boutique pour femme, non. Maintenant, j'y passerai pas ma vie, mais vous avez vraiment une grande liberté pour vous façonner une image. Les hommes, eux, pour la plupart, c'est même pas qu'ils aient mauvais goût, mais qu'ils font plutôt preuve d'une absence de goût. Il minimise la prise de risque.
Tiens une autre anecdote si la différence de regard que peut porter un homme et une femme. Une fois j'ai accompagné un collaboratrice (qui devait avoir dans les 28 ans et je devais en avoir à peine 40) dans un entretien. Il y avait en face deux jeunes hommes entre 28 et 32 ans, plutôt mignons tous les deux comme on dit. Deux frères. Il y en avait un blanc, avec une chemisette marron, le teint mate. L'autre était plus petit, tr-s brun, la peau plus claire et portait un t-shirt blanc et un jean. Une fois l'entretien passé, on se met à en reparler et d'évoquer nos impressions. J'ai très mauvaises mémoire des prénoms. Donc à un moment, je lui demande duquel des deux elle me parle. Elle répond: celui qui avait les yeux bleus... Je n'en avais pour ma part aucune idée.... C'est là que je me suis dit qu'on regardait vraiment pas les hommes de la même manière...
Tiens, à propos de regard. Dans l'ensemble, on sent au cinéma qu'il s'agit pour la plupart de cinéastes hétéro. Notamment dans le désir qui transparaît sur les actrices. Et les hommes ne sont certainement pas filmé comme une femme les filmerait. Si tu veux voir des films où on sent le désir sur le corps des hommes, jette un œil sur les films de Pasolini (tiens, notamment deux films à sketch un peu libertins, le Décameron et les Contes de Canterbury).Bon, il était gay, mais il n'empêche, il n'est pas normale que le cinéma soit à ce point sexué autour des standards masculins... En tant qu'homme, cela m'a un peu dérangé de sentir ce désir sur ses acteurs . Or une femme n'a tellement pas le choix de voir le corps féminin désiré y compris au cinéma qu'elle ne se rend pas compte. D'ailleurs, on n'a pas le choix ni l'homme ni la femme...
Bref, tout ça pour dire que cette obsession, je la vois partout!. Et même entre femme, vous vous posez la question. "Toi, tu vas te mettre quoi?". Jamais un homme ne demandera à un autre homme une telle chose. Et s'il se pose la question il va raisonner en minimisant le risque dans la plupart des cas. En ne montrant aucun vrai goût, ni bon, ni mauvais. Bien entendu, il y a des exceptions, mais ce n'est pas ce qui nous intéresse. Je parle d'un comportement un peu universellement reproduit dans un monde occidental.
Et ce sont bien toutes ces différences qui me passionnent pour ma part quand j'essaie d'écrire avec un regard moins masculin. Comment puis-je moi aussi retenir d'un homme en trait physique déterminant la seule couleur des yeux? Pour revenir sur le texte, je t'avoue que j'ai hésité à placer cette obsession et à insisté dessus à deux reprises. C'est une discussion entre collègue féminins (qui discutaient entre elles) qui m'y a décidé. m&ais je suis d'accord que le résultat n'est pas pleinement satisfaisant, soit par les phrases, soit par les moments choisis...
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- San
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Hé oui, les hommes sont limités en choix de garde-robe. Crois bien que je le regrette autant que toi. J'ai dit sur l'autre texte que je connais des hommes qui ont un intérêt pour les fringues, je devrais préciser qu'ils en savent plus que moi sur les fringues, masculines comme féminines (masculines parce qu'ils sont masculins, et féminines parce qu'ils s'intéressent au visuel féminin), et portent sur le sujet un intérêt plus précis et profond que moi. Ils regrettent également le manque de choix. Mais c'est vrai que les trucs que tu cites sont bien vus. Oui les filles vont parler entre elles de leurs tenues, avant une occasion, essayer de s'assortir ou de se démarquer, de se rassurer entre elles également en se disant que "cette robe c'est un peu osé mais si je suis pas la seule ça passe bien" ce genre de choses. Quand on a une démarche sur son apparence, et qu'on est un être profondément social, ce genre de questionnement semble tout à fait logique. Mais c'est vrai que je n'ai jamais entendu parler d'un mec qui ferait ça. Se conseiller entre eux de manière générique en matière d'habillement, oui, mais voir ce que les autres vont porter pour situer sa propre tenue par rapport et essayer de se conformer, se démarquer ou se rassurer, non. Je me demande si c'est déjà arrivé Je vais faire une petite enquête dans mon cercle d'amis
Mon époux souffre des mêmes symptômes que toi au sujet de la couleur des yeux. Je ne sais pas à quoi c'est dû, jamais compris. On fait attention aux détails, mais pas les mêmes, quoi. Pour moi les yeux sont essentiels, en tant que reflet de l'âme tout ça. Je ne peux pas connaitre quelqu'un sans savoir de quelle couleur sont ses yeux, mais ça va plus loin que ça, c'est surtout son regard que je retiendrai.
Et sinon, j'ai personnellement un point de vue très orienté sexe sur un peu tout le monde que je croise. Quand je rencontre quelqu'un, je me pose la question immédiatement et un peu tout le temps : est-ce qu'il ou elle me plait et sur quels critères? Et quand je dis plaire, je pense au sexe. Wala Peut-être comme un homme, peut-être juste un peu plus assumé ou mis en valeur que la plupart des femmes. Il faut dire que j'ai un peu trop de testostérone pour une femme, apparemment. Bref, ce n'est pas un regard masculin pour moi (c'est un regard hormonal, à la rigueur), et je ne souffre pas de le sentir sur moi non plus. C'est juste une part de tous les liens sociaux, à mon sens. Du coup l'orientation sexe au cinéma, ben oui, effectivement, et ça ne me choque pas. Son absence serait beaucoup plus problématique pour moi. Je serais perdue dans un film où on a amputé une partie du lien social sous un prétexte moral. Mais les dimensions morales ça m'a jamais trop parlé de toute manière.
Et tous ces aspects sont intéressants, mais pour en revenir à ton texte, j'ai trouvé l'insistance sur les fringues vraiment too much. Une question à ce sujet, c'était intéressant pour moi. Tu pourrais même faire un paragraphe entier à ce sujet. Mais le voir disséminé un peu partout, c'est ça qui m'a gênée. Je pense que ça a perturbé ma lecture et mon ressenti. Trop de trucs superficiels à des moments où j'étais dans un état d'esprit plus profond, ce que ce texte mérite aussi. Voilà, je dirais.
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- Zarathoustra
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Tiens, je pensais justement à mon texte et à cette question. Même si tu as raison sur le fond, il est vrai aussi qu'il y a une dimension que j'ai escamoté dans mon texte pour pouvoir remplir la MAj. Le texte s'appelle les Démons et c'est effectivement sous-abordé. L'idée de ces pensées autour des fringues, à l'origine, devait montré l'appel du du Démon. Et la scène finale n'a pas la portée qu'elle aurait dû avoir aussi pour ça.Et tous ces aspects sont intéressants, mais pour en revenir à ton texte, j'ai trouvé l'insistance sur les fringues vraiment too much. Une question à ce sujet, c'était intéressant pour moi. Tu pourrais même faire un paragraphe entier à ce sujet. Mais le voir disséminé un peu partout, c'est ça qui m'a gênée. Je pense que ça a perturbé ma lecture et mon ressenti. Trop de trucs superficiels à des moments où j'étais dans un état d'esprit plus profond, ce que ce texte mérite aussi. Voilà, je dirais.
L'idée, c'était de montrer comment autour de soi des démons nous empêche d'être nous-mêmes en nous attirant à eux. Et l'idée de la scène finale était de montrer une sorte de monter des marches vers un Autel de Sacrifice pour le Démon Majeur. Et en même temps, de montrer que la narratrice est elle-même un démon majeur de taille à lutter et que la scène que nous ne voyons pas sur le haut de l'immeuble aurait été le duel de deux démons majeurs qui s’entre-dévorent dans l'étreinte amoureuse (comme métaphore de la passion). J'ai oublié ça en cours de route quand je m'y étais replongé pour le finir. Ce que signifie que l'un et l'autre sont en fait irrésistiblement attirés par chacun et prêts à devenir ce que l'autre attend de lui ce qui permettrait au couple de devenir une véritable 3eme personne. Mais comment le suggérer sans le montrer?, Peut-être en allant un tout petit plus loin puisque tu avais été frustrée par la fin?
Bref, ça m'est revenu sur mon long trajet de voiture pour fêter noël et le texte serait à reprendre en ce sens. Et les pensées autour des vêtements seraient du coup à mieux relier à ces idées. Je ne sais pas si ça te parlerait davantage ainsi...
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